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La confiance en soi est le quatrième pilier de l’entrainement à la pleine conscience après l’esprit du débutant. Ce pilier comprend en réalité trois facettes qui, selon moi, sont interdépendantes : l’estime de soi, la confiance en soi et l’affirmation de soi.

Qu’est-ce que la confiance en soi ?

Pour dire les choses courtement : l’estime de soi concerne l’auto-évaluation de notre “valeur personnelle”, l’affirmation de soi s’exprime à travers notre comportement observable au contact des autres, et la confiance en soi est le sentiment de ce que nous sommes capables ou pas d’accomplir.

Estime de soi et confiance en soi sont donc “invisibles” tandis que l’affirmation de soi est, pour ainsi dire, l’aspect comportemental observable des deux premiers facteurs.

Chacun de ces facteurs peut être en excès ou en déficit à différents degrés et il existe, évidemment, autant de combinaisons possibles que d’individus. La pratique de la pleine conscience peut favoriser l’équilibre entre ces trois aspects. Il devient alors plus aisé :

  1. de ressentir un sentiment stable et harmonieux de confiance en soi,
  2. basé sur une évaluation juste de sa propre valeur (ni trop, ni trop peu)
  3. et qui se manifeste à travers un comportement qui tient compte de nos propres besoins et sentiments, ainsi que de ceux des autres (c’est l’assertivité).

Toute la difficulté, sur le chemin de la vie, provient du fait que nous agissons le plus souvent sur ce que j’appelle le “mode zombie“, c’est-à-dire de façon automatique. Cela provient de nos conditionnements inconscients qui nous installent jour après jour dans une zone de confort dont il peut être très difficile de sortir pour embrasser de nouvelles idées, de nouveaux sentiments et de nouveaux comportements sensés améliorer nos vies.

J’ai été un gros fumeur et je sais qu’il ne me suffisait pas de savoir intellectuellement que fumer tue. Tant que j’étais convaincu que chaque cigarette me permettait de me détendre, je n’avais que peu de chance d’arrêter de m’empoisonner. Installée dans ma zone de confort, la clope faisait partie de mes automatismes pour chercher à m’apaiser.

C’est en devenant plus attentif à mes pensées et à mes sentiments – en m’écoutant – que j’ai appris, petit à petit, à faire confiance à mes véritables besoins. En fait, je n’avais pas besoin de faire une pause cigarette, j’avais besoin de m’aérer vraiment le corps et l’esprit.

Cultiver la confiance en soi en s’écoutant

Peut-être vous demandez-vous comment il est possible de s’écouter, de faire confiance à ses pensées ou à ses sentiments ? Je dois dire que cela demande de la pratique et du temps pour sortir du fameux mode zombie et développer de la confiance en soi. Ça a été – et c’est encore – toute une aventure pour moi que d’apprendre à écouter ce corps qui m’accompagne depuis le premier jour de ma conception.

Être plus souvent attentif aux trains de pensées qui me traversent – sans porter de jugement sur ce qui est là – n’est pas une attitude “naturelle”. Réaliser que mes sensations, mes émotions et mes pensées sont comme des messagères qui me délivrent des clefs à chaque instant pour décider de l’acte juste, c’est apprendre la nature de mon plus grand pouvoir pouvoir personnel : celui de choisir. Car j’ai toujours le choix, à chaque instant, de la réponse consciente que je donne à ce qui se produit dans ma vie. Et c’est ce pouvoir de choisir qui fait de moi un être responsable et capable de donner du sens à ma vie.

Pourtant, certains modes de penser habituels me mènent directement sur le terrain mortel de l’insécurité : ils génèrent de façon récurrente de la mauvaise estime de moi, un manque de confiance dans mes capacités et des comportements irrespectueux envers moi-même ou les autres. Ce sont des schémas limitants qui sapent la confiance en soi.

Ma pratique de la pleine conscience me permet de débusquer ces vieilles ornières personnelles, d’en rire et de choisir la Vie. Lorsque j’observe ces “monstres” s’animer en moi, plutôt que de les fuir, je les mets en lumière en pleine conscience et je constate que leurs terrifiants pouvoirs diminuent immédiatement, comme par magie. C’est comme braquer une lampe-torche sous le lit d’un enfant pour lui montrer qu’il n’y a pas de monstre caché, si ce n’est dans ses propres pensées. Cela fortifie la confiance en soi.

Pour faire face à ma peur mentale, j’observe mes ressentis corporels avec la lampe de mon attention. Je découvre alors le plus souvent que ce qui m’insécurise, la peur, n’est qu’un rideau de fumée créé par mes propres pensées. Je peux ensuite retrouver le chemin du sentiment de confiance en soi en me reconnectant, par exemple, à mes valeurs ou à mes réalisations. Il s’ensuit que la confiance en mon intuition, en la valeur de mes intentions personnelles et en la valeur de ceux qui m’entourent est renouvelée et renforcée. Je reconnecte avec ma propre “autorité” et avec ma capacité à ressentir ce qui est juste.

C’est ainsi que ma pratique de la pleine conscience me facilite, jour après jour, l’accès à la personne que je suis vraiment, derrière le rideau de fumée. Elle me permet de prendre la responsabilité de mes propres ressentis, sans en avoir peur. Car, comme la plupart d’entre nous, j’ai appris dans mon éducation à avoir peur de mes ressentis.

Pourtant, c’est précisément le fait d’apprendre à être attentif à tout ce qui se produit, instant après instant, dans ma vie – et au travers de mes ressentis corporels – qui me redonne du pouvoir sur ma propre existence et entretient la confiance en soi.

J’ai, comme chacun de nous, le pouvoir d’observer sans juger ce qui se manifeste à ma conscience ; avant de décider quelle décision prendre en fonction du sentiment de confiance que j’ai face à tel ou tel choix. Bien entendu je n’y parviens pas toujours. Loin de là même ! Mais au fur et à mesure que j’apprends à être présent ici et maintenant, la confiance que j’ai dans la justesse de mes ressentis s’amplifient inexorablement.

Cela ne change rien au stress et à la pression mais cela change tout dans ma manière d’y répondre d’une façon qui apporte des bénéfices à mon corps et à mon esprit, tout en respectant les autres. C’est l’effet de la mise en oeuvre de mon plus grand pouvoir personnel : celui de choisir ma vie à chaque instant.

Plus je pratique l’attention à l’instant présent, sans jugement et plus, par un effet de synergie, je cultive cette confiance en soi qui se base sur une juste évaluation de ma valeur personnelle : ni trop, ni trop peu. En conséquence, il m’est de plus en plus aisé d’avoir confiance en l’autre, en la Vie et en quelque chose de plus vaste que moi-même dont la source se trouve en moi, en toi, en nous et autour de nous.

Je n’agis plus à partir d’un sentiment inconscient d’insécurité qui produit un cycle vicieux de découragement personnel, mais plutôt depuis cette source de vie intérieure qui s’exprime en moi, instant après instant, en me donnant des indices sur l’acte juste à poser en réponse à ce qui est là. C’est comme des ronds dans l’eau qui partent de mon centre de confiance intérieure et se déploient dans toutes les directions, depuis l’intérieur vers l’extérieur, tout autour.

Un cycle vertueux prend alors place qui modifie positivement ma vie et impacte de plus en plus favorablement les personnes et les situations qui m’entourent.

À demain pour le cinquième pilier : le non-effort.

 

Jean-Marc Terrel
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